Cet appel à l’unité, à la solidarité et au dépassement des clivages sonne comme une prise de conscience bienvenue de la part de deux figures politiques dont les parcours ont marqué les dernières décennies de la vie publique malgache. Ils admettent, en des termes non équivoques, que le progrès du pays ne pourra se construire sans un large consensus national impliquant toutes les composantes de la société.
Or, si l’heure est à la mobilisation générale, encore faut-il que ceux qui en appellent à cette cohésion s’y engagent sincèrement. Ce communiqué peut alors être lu comme un premier pas dans la bonne direction. Les deux hommes reconnaissent que Madagascar ne peut plus se permettre de s’enliser dans des divisions stériles, ni dans des postures d’opposition systématique.
En se positionnant comme raiamandreny – des anciens Présidents soucieux de l’avenir du pays – Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina affirment vouloir « soutenir toute initiative allant dans le sens de la paix, de la stabilité et du progrès ». Il leur appartient donc, désormais, de traduire cette volonté en actes. Participer activement à l’apaisement, encourager le dialogue au lieu de la confrontation, soutenir les efforts de développement plutôt que de les entraver. Pour bon nombre d’analystes de la vie politique malgache, ce sont là les leviers par lesquels leur engagement pourra véritablement servir la cause qu’ils disent défendre.
Car l’unité nationale ne se décrète pas. Elle se construit, patiemment, par des gestes concrets, des prises de position responsables, et surtout, par l’exemple. S’ils veulent incarner cet esprit de « fihavanana » qu’ils appellent de leurs vœux, les deux anciens Chefs d’Etat devront eux aussi dépasser les querelles anciennes et contribuer, par leur posture, à ouvrir des perspectives positives pour la Nation.
L.A.